samedi 27 juin 2020

Manuel d'histoire (1) — chrétiens intolérants, Saint Louis précurseur des nazis, pas de critique de l'islam tolérant pour sa part

Au sommet d’une colline, devant un musée d’art situé dans le plus grand parc de la ville de Saint-Louis aux États-Unis, se trouve la statue du roi Saint-Louis, nommée l'Apothéose de Saint-Louis.

Érigée il y a 116 ans dans le parc de Forest, c’est l’un des monuments les plus connus de la ville.

Beaucoup de personnes d’« extraction subsaharienne » dans la foule, c’est assez ironique quand on se rappelle le sort réservé aux esclaves noirs par les Barbaresques et le fait que le commerce de l’esclavage était proscrit en France...

Ainsi, au viie siècle, la reine des Francs, Bathilde, elle-même ancienne esclave et par la suite canonisée, aurait, selon la tradition, jugulé l’esclavage dans les royaumes francs en interdisant le commerce sur ses terres.

Visiblement ces militants d’extrême gauche sont d’accord avec le manuel d’histoire approuvé par le Monopole de l’Éducation du Québec.

Plusieurs militants racisés ont hué et physiquement intimidés les citoyens qui désirent que la statue de Saint-Louis demeure en place.










En cette année du 750e anniversaire de la mort du typhus de Saint-Louis à Carthage en 1270.

En passant, Saint-Louis, toujours ouvert sur le monde, aurait importé la rouelle (signe distinctif des juifs) des pays musulmans. Preuve en est qu’« avant le XIIIe siècle, il n’existe aucune altérité dans la représentation des individus de confession juive. »
[Gilbert Dahan, « Quelques réflexions sur l’antijudaïsme chrétien au Moyen Âge », Histoire, économie et société, no 3,‎ 1983, p. 355-366]

Cette marque fut sans doute réalisée à l’imitation des califes musulmans, pour lesquels les dhimmis devaient porter un signe distinctif souhaitable, mais non obligatoire, bleu pour les chrétiens et jaune pour les juifs.
[Suzanne Citron, Le Mythe national. L’histoire de France revisitée, éditions de l’Atelier, L’Atelier de poche, rééd. 2017, p. 249.] En 888, le cadi Ahmed ben Tâlib oblige les dhimmis de Kairouan à porter sur l’épaule un morceau d’étoffe de couleur blanche portant l’image d’un singe pour les juifs et celle d’un porc pour les chrétiens ; ils sont tenus d’accrocher les mêmes images sur leurs portes. [Louis Massignon, Revue des études islamiques, Volume 9. P. Geuthner, 1935, p. 142.]

Ce manuel approuvé par le Ministre ne rappelle pas ce que Saint-Louis doit aux musulmans dans ce domaine, mais insiste sur la similitude de cette mesure discriminatoire avec celle adoptée par les nazis, alors que l’islam est présenté comme tolérant.



Photo du site des
Éditions Chenelière
La volonté de faire coexister la riche courtepointe ethnique et religieuse que la politique migratoire du Québec met en place est à la base de l’imposition du cours d’éthique et de culture religieuse. Il fallait un programme qui puisse être enseigné à tous et qui rapprocherait toutes les communautés, quitte à simplifier à outrance les religions, les discréditer même pour les rassembler dans l’indifférenciation dans un esprit qu’on nommera par gentillesse irénique. C’est le cours tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil selon certains auteurs.

Il en va un peu de même avec un manuel d’histoire récent qui se penche sur l’histoire de la chrétienté et du monde arabo-musulman. L’éditeur est réputé (Chenelière) et le manuel est de bonne facture technique. Mais là c’est pire : critiques (pas toujours imméritées) d’un côté, le côté de la chrétienté et, de l’autre côté, bienveillance constante pour le monde arabo-musulman. Il ne faudrait pas que les Québécois de souche conçoivent leur civilisation avec trop de vanité et que les immigrants soient perçus comme issus d’une culture inférieure ?

On peut donc se demander si ce n’est pas, en quelque sorte, pour rabaisser un peu le caquet culturel des Québécois de souche et promouvoir l’estime des récents et nombreux immigrants du monde musulman que le manuel d’histoire D’hier à demain des éditions de la Chenelière ne critique jamais l’islam médiéval, il l’encense plutôt, et qu’il laisse l’intolérance et l’ignorance au christianisme et à la chrétienté médiévale. Au détriment de l’objectivité, de l’équilibre et de la justesse, malheureusement.

Saint-Louis, précurseur de Hitler ?

Dans ce manuel approuvé par le BAMD du Monopole de l’Éducation, on trouve ainsi la question très subtile suivante :


D’Hier à demain, manuel A, 1er cycle du secondaire (12-13 ans), édition Chenelière, p.  204

Aucune question similaire sur les autres civilisations (musulmanes et chinoises notamment) où les ethnies portaient pourtant aussi des costumes ou des signes qui les différenciaient. L’imposition d’un signe distinctif pour les juifs (et les chrétiens) était généralisée dans le monde musulman. Mais aucune mention, ni bien sûr de critique dans le manuel sur ce sujet. Il n’en dit rien, seul Louis IX et son ordonnance sont comparés à un funeste « moment au cours du XXe siècle »....

Pour se convaincre que les juifs devaient se vêtir différemment sous l’islam, voici une fatwa (parmi de nombreuses autres) qui impose des signes distinctifs aux dhimmis (les tributaires) :
« Un juif s’habille comme les musulmans et abandonne la mise qui le distingue d’eux.

Réponse [du savant musulman]. Il sera mis en prison, battu et promené ignominieusement dans les lieux habités par les juifs et les chrétiens pour l’exemple. Ibn Abî Tâlib a prescrit à l’un des cadis parmi ses subordonnés d’obliger juifs et chrétiens à porter leurs ceintures largement déployées sur leur robe pour qu’on les distingue bien, et si l’un d’eux monte à cheval, de l’en empêcher, de lui infliger vingt coups de fouet à nu, puis de le jeter en prison, et en cas de récidive de le battre durement et de l’incarcérer longuement.  »

(p. 111 de Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge de Vincent Lagardère)

Ce que rappelle, dans la deuxième moitié du XVe siècle, le voyageur flamand Anselme Adorne, cité par Paul Sebag :
« témoigne que les juifs de Tunis sont astreints à un “lourd tribut” dans lequel il faut voir sans doute jezya [capitation] du droit musulman, et qu’ils font toujours l’objet de discriminations vestimentaires. Ils doivent alors arborer une pièce d’étoffe jaune, à la tête ou au cou, faute de quoi, ils ne manqueraient pas de se faire lapider. »

(p. 122, Tunis : Histoire d’une ville de Paul Sebag)
Extension maximale de l’empire almohade (entre 1195 et 1212)

Sous les almohades, crois ou meurs !

Dans le même ouvrage de Paul Sebag, on apprend que les chrétiens et les juifs sous les almohades avaient le choix entre la conversion ou la mort :
« Lors de la conquête almohade, les chrétiens comme les juifs eurent à choisir entre la conversion à l’islam et la mort. Alors disparurent les communautés chrétiennes qui s’étaient maintenues jusque-là. »
Tunis : Histoire d’une Ville, par Paul Sebag, p. 122
Rien dans le livre d’histoire des éditions de la Chenelière sur ce sujet.

Le même traitement n’est pas réservé aux chrétiens et au christianisme, le manuel d’histoire québécois n’hésite pas à mettre un grand « Crois ou meurs » au travers d’une page entière sans qu’on sache à la lecture du manuel si quelqu’un ait jamais prononcé vraiment cela en tant que doctrine chrétienne pour forcer la conversion des mécréants... Les juifs de France se réfugièrent en Avignon papal quand le roi de France les chassa, sans les tuer cependant s’ils ne se convertissaient pas... Avec les Juifs alsaciens, les « juifs du Pape » ont formé jusqu’à l’ère moderne des communautés juives stables et autorisées à vivre dans ce qui deviendra la France.

 D’Hier à demain, manuel A, 1er cycle du secondaire (12-13 ans), édition Chenelière, p.  204
Par contre, un manuel belge du début du XXe siècle n’hésitait pas utiliser ce « crois ou meurs » pour désigner l’islam : 
« Avec ce parti qu’il [Mahomet] transforma en armée, il attaqua La Mecque et s’en empara. Dès lors plus rien ne lui résista : il soumit les différentes contrées de l’Arabie, en forçant les vaincus à embrasser sa religion. “Crois ou meurs”, tel était le caractère de son apostolat. » 
Idem dans ce livre français. La formule a aussi été utilisée dès le 16 octobre 1789 pour dénoncer la Révolution française.

Le Djihad, d’abord un effort sur soi et de la prédication... 

Évidemment, cela n’empêche pas le livre d’histoire déjà mentionné ci-dessus de ne jamais critiquer l’intolérance des musulmans dans la séquence qui leur est consacrée (pp. 213-221), la violence et la force ne seraient employées que lorsque l’islam est menacé... Ce qui est quand même un peu court pour une religion qui s’est surtout répandue à partir des déserts de l’Arabie par la conquête... Pour ce manuel, le djihad était surtout une douce prédication, un effort sur soi... Pourtant, c’est loin d’être un consensus : 
« Pour justifier le jihad offensif, une règle fut formulée juste après la mort de Mahomet dans des termes suivants : « la lutte (djihad) est obligatoire même s’ils (les infidèles) n’ont pas eux-mêmes commencé. »
D’Hier à demain, manuel A, 1er cycle du secondaire (12-13 ans), édition Chenelière, p.  216

L’historien Bernard Lewis affirme que « l’écrasante majorité des théologiens classiques, des juristes et des traditionalistes (les spécialistes du hadith) comprend l’obligation du djihad dans le sens militaire » (The Political Language of Islam, 1988, p. 72). En outre, Lewis soutient qu’à partir de l’époque de Mahomet jusqu’à nos jours, le mot djihad a été utilisé dans un sens essentiellement militaire  (The Crisis of Islam, 2001, chapitre 2).

Il faut comprendre que le djihad est une excellente manière de s’assurer une main d’œuvre nombreuse et corvéable : les captifs servent d’esclaves. Un million d’Européens seront ainsi esclaves des Barbaresques de 1500 à 1800.

Pendant ce temps, au VIIe siècle, la reine de France Bathilde, elle-même ancienne esclave et par la suite canonisée, aurait, selon la tradition, jugulé l’esclavage dans les royaumes francs en interdisant le commerce sur ses terres. Plus tard, Louis X le Hutin, roi de France, publie un édit le 3 juillet 1315 qui affirme que « selon le droit de nature, chacun doit naître franc ». Officiellement, depuis cette date, « le sol de France affranchit l’esclave qui le touche ».

« L’islam a la réputation d’être tolérant envers les autres religions »

C’est ce qu’affirme tout de go ce manuel d’histoire approuvé par le Monopole de l’Éducation (voir ci-dessous) en citant un passage du Coran et une interprétation. Le manuel demande d’ailleurs quels passages cités confortent cette idée. À notre sens aucun, à moins d’admettre que vivre comme un dhimmi perpétuel soumis à un tribut permanent et à de nombreuses vexations soit une preuve de « tolérance ».


D’Hier à demain, manuel A, 1er cycle du secondaire (12-13 ans), édition Chenelière, p.  217

Qu’en pense l’éminent historien Bernard Lewis ?

« Ce n’est que depuis peu de temps que chrétiens et musulmans déclarent rechercher la tolérance et combattre l’intolérance. Pendant la plus grande partie de leur histoire, ces deux civilisations n’ont pas considéré la tolérance comme une valeur, ni l’intolérance comme un objet de réprobation. Jusqu’à une époque relativement moderne, l’Europe chrétienne ne prisait ni ne pratiquait elle-même la tolérance, et son absence chez les autres ne la scandalisait pas particulièrement. Ce dont elle accusait l’islam, ce n’était pas d’imposer sa doctrine par la force — pratique tenue pour normale et naturelle — mais de répandre des doctrines fausses. De même, du côté musulman, les protestations de tolérance, devenues courantes aujourd’hui dans la bouche des apologistes musulmans et plus encore dans celle des apologistes de l’islam, représentent, elles aussi, un phénomène nouveau et d’origine non islamique. Ce n’est que tout récemment que certains défenseurs de l’Islam ont commencé à soutenir que leur société avait toujours accordé une égalité de statut aux non-musulmans vivant en son sein. Une telle affirmation n’est reprise par aucun des porte-parole de l’islam intégriste, et l’histoire démontre qu’ils ont raison. »
 (Bernard Lewis, Juifs en terre d’Islam, pp. 452-453)

Le manuel oublie bien opportunément de souligner le fait que les « non-musulmans » polythéistes ne doivent pas être tolérés, pas de tribut pour eux : c’est « crois ou meurs » si on en croit des sourates du Coran qu’omet le livre approuvé par le MELS.
« Après que les mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythéistes partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. »  (Sourate IX, 5).
« Combattez-les sans répit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que le culte soit rendu uniquement à Dieu. » (Sourate II, 193)
« Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens. » (Sourate V, 51)
Quant aux hadiths (paroles rapportées de Mohamet), en voici un de Boukhari :
« L’apôtre d’Allah dit : “J’ai reçu l’ordre de combattre les mécréants jusqu’à ce qu’ils disent : ‘Rien ne peut être adoré à l’exception d’Allah’. Et lorsqu’ils l’auront dit, qu’ils prieront nos prières en direction de la Qibla [La Mecque], et qu’ils massacreront les infidèles comme nous le faisons, alors leur sang et leur biens seront sacrés pour nous et nous ne nous mêlerons plus de leurs affaires à l’exception des procédures légales, et ils n’auront à rendre de compte qu’à Allah.” » (Boukhari VIII, 387) 
Michel Onfray, philosophe athée de gauche, prend moins de pincettes que Bernard Lewis :
« Près de 250 versets — sur les 6235 du Livre (coran) — justifient et légitiment la guerre sainte, le djihad. Assez pour que se trouvent noyées les deux ou trois phrases qui invitent à la tolérance… [...]  La loi coranique qui interdit de tuer ou de commettre des délits ou des massacres sur son prochain concerne seulement de manière restrictive les membres de la communauté l’oumma. » (Traité d’athéologie, p. 239).
Chronologie de la prédication et de la tolérance

Et puis, pour finir, quelques exemples de massacres, brimades, discriminations et persécutions par les musulmans (à nouveau aucune mention d’aucun d’entre eux dans le manuel) avec en première colonne l’année de l’évènement  La liste n’est pas exhaustive.

        
624
Après la victoire de Badr, début de l’élimination des juifs (règne de Mahomet).
626
Massacre des juifs Beni Khazradj et partage des familles et du butin.
626
Expédition contre les juifs Beni Qoraïzha, insultés par Mahomet : « Ô vous, singes et cochons… » (hadith, Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 230-2).
626
Massacre des 700 juifs Beni Qoraïzha, liés pendant trois jours, puis égorgés au-dessus d’un fossé, avec les jeunes garçons. Plus de détails ici.
627
Massacre des juifs de Médine ; partage des familles et des biens.
628
Victoire de Mahomet sur les juifs lors de la bataille de l’oasis de Khaybar (devenue symbole de la victoire musulmane sur les juifs).
630
Massacre de la tribu juive des Beni Djadsimaa (mort de Mahomet en 632).
634
Départ des chrétiens d’Arabie pour la Syrie.
634
Premier texte chrétien mentionnant Mahomet en l’associant au « sang humain qui coule »
635
Prise de Damas : « le massacre dura toute la nuit jusqu’à l’apparition du jour ». Il resta cependant des chrétiens et ils purent pratiquer leur religion.
637
Description horrifiée de la conquête de la Palestine par le patriarche Sophronios.
638
Expulsion des juifs de Jérusalem.
640
Expulsion des chrétiens du Nadjran (près du Yémen).
640
Autorisation pour les musulmans de briser les croix des processions coptes et autorisation de détruire les églises nouvelles coptes.
643
Massacre des habitants de Césarée de Palestine ; 7 000 morts.
651
Massacre des habitants d’Arados à Chypre.
702
Décapitation du patriarche orthodoxe d’Antioche.
704
Persécution des coptes à Alexandrie par la foule et le gouverneur. Les croix des églises coptes doivent disparaître.
705
Aristocratie arménienne brûlée sur des bûchers.
708
Massacres et conversions forcées à Tyane en Asie Mineure
723
60 pèlerins chrétiens d’Amorion crucifiés à Jérusalem
725
Plainte des chrétiens d’Égypte à cause des agressions de leurs femmes et de leurs enfants se rendant à l’église.
749
Début des persécutions en Arménie contre les prêtres.
759
Conversion forcée et dispersion des chrétiens au Liban.
772
Massacre de la noblesse arménienne et géorgienne à Bagrevan (A History of the Georgian People de William Edward David Allen, p. 81).
780
Conversion forcée des chrétiens d’Alep par El Mehdi.
793
Attaque contre Narbonne
793
Destruction totale de la ville d’Eleutheropolis près de Jérusalem
796
Répression de la révolte de convertis de force à Cordoue ; exil de 20 000 familles.
796
Décapitation à Merv d’Emr el Amraki fonctionnaire accusé d’incroyance.
797
Décret d’Al Rachid sur la destruction des églises.
797
Al Rachid place les évêques en prison.
797
Siège d’Ankara par Haroun al Rachid.
799
Destruction de Jurjuma, la capitale des Mardaïtes.
800
Début de conversions en Afrique sous menace de mise en esclavage par Al Yakoubi.
801
Mort de la femme soufie Rabia al Adawiyya, deux fois réduite à l’esclavage.
805
Pillage de Chypre.
806
Prise d’Héraclée de Cappadoce.
807
Pillage de Rhodes.
808
Haroun al Rachid élimine une hérésie en Azerbaïdjan : exécution de tous les prisonniers.
809
Prise de Myra par les Arabes et destruction de l’église.
810
Fondation de la ville de Zabid au Yémen comme marché aux esclaves noirs.
829
Révolte des chrétiens coptes en Égypte.
831
Répression des chrétiens coptes en Égypte.
832
Massacre des coptes révoltés du Delta du Nil.
850
Règlement du calife sur les vêtements des infidèles.
851
Début du « martyre des Mozarabes » à Cordoue.
851
Les chefs de la communauté chrétienne de Cordoue sont emprisonnés,
852
Destruction des églises de Cordoue datant d’après la conquête arabe.
903
Raid sur Thessalonique et réduction en esclavage de 20 000 prisonniers.
924
Destruction à Damas du couvent Sainte-Marie.
979
Massacre de zoroastriens à Chiraz.
1004
Juifs et chrétiens doivent porter un turban et une ceinture noirs en Égypte.
1010
Début de massacre de centaines de juifs autour de Cordoue jusqu’en 1013.
1010
Ordre de destruction des églises de Jérusalem par Al Hakim.
1010
Persécution des chrétiens, juifs et sunnites par le calife fatimide Al Hakim.
1014
Sous le calife Al Qadir, la foule musulmane attaque les maisons chrétiennes et détruit plusieurs églises.
1016
Les juifs sont persécutés et chassés de Kairouan.
1032
5 à 6000 juifs tués dans une émeute à Fez et expulsion des survivants.
1065
Décapitation de 65 moines chrétiens du monastère d’Abanoub par Haffas sous Al Moustansir en Égypte.
1066
Au cours du massacre de milliers de juifs de Grenade, assassinat du Nagid de la communauté, successeur de Samuel Ha Nagid.
1073
Début des persécutions contre juifs et chrétiens par les Turcs à Jérusalem.
1077
Massacre de 3000 infidèles à Jérusalem par le chef turkmène Atsiz.
1095
Expulsion des chrétiens arméniens et grecs d’Antioche par Yaghi Siyan.
1098
Le gouverneur fatimide de Jérusalem expulse tous les habitants chrétiens.
1100
Selon une chronique géorgienne, sous l’occupation turque de Tiflis, « chaque jour le sang des chrétiens de la ville était versé »
1117
En Égypte, décret rappelant à l’obéissance des ordonnances concernant la soumission des infidèles juifs et chrétiens sous peine de mort.
1126
Déportation de chrétiens au Maroc par les Almoravides.
1142
Début des persécutions contre les juifs par les Almohades ; massacre à Tlemcen, Bougie, Oran (jusqu’en 1147).
1145
Les juifs de Tunis doivent choisir entre la conversion et l’exil.
1147
Prise de Marrakech par les Almohades ; persécution des juifs.
1160
Prise de l’Ifriqiya par les Marocains d’Abd el Moumen ; juifs et chrétiens doivent choisir entre la mort et la conversion ; les juifs sont convertis de force.
1165
Conversion forcée des juifs du Yémen.
1165
Destruction par la foule de l’église de l’Archange Gabriel à Al Foustat.
1184
Destruction d’une église de Saint Gabriel à Assyout par la foule,
1184
Les Almohades imposent des signes distinctifs aux chrétiens et aux juifs en Espagne.
1192
Début de l’élimination des moines bouddhistes indiens par Mohammed de Ghor.
1192
Construction de la Jami Masjid de Delhi avec les ruines de 27 temples hindouistes détruits, selon la dédicace de la mosquée.
1192
Destruction des temples de Sarnath près de Bénarès.
1192
Destruction des temples hindous d’Ajmer par Mohammed de Ghor.
1192
Une immense foule de musulmans détruit les temples d’Ajmer en Inde.
1193
En Inde, le général Mohammed Khiji envahit la région de Bihar et y détruit les monastères bouddhistes ; tous les moines sont décapités car idolâtres ; les survivants fuient au Tibet et au Népal.
1193
Destruction du plus grand des temples hindous et construction sur ses ruines de la mosquée Qouwwat oul Islam « Puissance de l’Islam ».
1193
Massacre des moines bouddhistes de Bihar en Inde par le conquérant Mohammad Bakhtyar Khilji.
1194
Destruction de l’université de Nalanda (Inde du Nord) par les armées de Mahmoud de Ghor
1195
Victoire d’Alarcos ; érection de pyramides de têtes.
1195
Persécution d’Averroes à Marrakech.
1196
Koutoub Din soumet la province de Bayana dans le Rajasthan : « le centre de l’idolâtrie et de la perdition devint le centre de la gloire et de la splendeur ».
1197
Destruction des temples de Lakhanauti sur le Gange par Bakhtiar Kilij.
1197
L’université bouddhiste de Nalanda est détruite par les musulmans.
1197
Le général Aybak attaque le Goudjerate et aurait tué 50 000 personnes.
1197
L’armée du sultan Aybak attaque le Gujarat et tue 50 000 personnes.
1197
Aybak de Ghazni attaque le Goujderate : 50 000 morts et 20 000 esclaves.
1198
Conversion forcée des juifs d’Aden.
1198
Averroes séjourne en Espagne et à Marrakech ; il est accusé d’hérésie par l’entourage du calife ; ses livres de philosophie sont brûlés et lui même est banni.
v. 1200
Le soufi illuminé El Souhrawardi décapité à Alep.
v. 1200
Destruction de l’université bouddhiste indienne de Vikramaçîla.
v. 1200
Destruction de l’université bouddhiste indienne de Odantapour.
v. 1200
Destruction de l’université bouddhiste indienne de Jagddala.
v. 1200
Le bouddhisme disparaît d’Inde après les persécutions musulmanes.
1207
À Pâques, massacre de 12 000 Arméniens autour de la cathédrale d’Ani (aujourd’hui en Turquie).
1224
Toutes les synagogues de Fès au Maroc sont détruites.
1225
Invasion de la Géorgie par Djelal Edin. Selon les chroniques, début d’une période de 5 années de massacres en Géorgie
1232
Massacre des juifs de Marrakech.
1260
Attaque des chrétiens de Damas et destruction d’églises.
1266
Le caveau des Patriarches d’Hébron est converti en mosquée et interdit aux juifs et aux chrétiens
1268
Émeute à Bagdad contre les chrétiens.
1274
Invasion et destruction par les Mamelouks des trois royaumes chrétiens de Nubie ; vente des habitants.
1289
Massacre de religieuses chrétiennes à Tripoli en Palestine par l’armée de Kalavoun.
1291
Conversion forcée des juifs de Tabriz en Perse.
1293
Au Caire, émeute contre les Coptes : massacre et destruction de leurs maisons.
1295
Kazan Khan ordonne la destruction de toutes les églises de Mésopotamie.
1301
Début de la persécution des juifs en Égypte.
1301
Vague de violence anti-chrétienne en Égypte.
1304
Expulsion des chrétiens d’Éphèse
1310
Massacre des chrétiens d’Irbil et destruction de toutes les églises de la ville.
1321
Vague de violence anti-chrétienne en Égypte ; campagne de calomnies contre les coptes, qui aboutit à la destruction de 60 églises par la foule.
1334
Conversions forcées des juifs de Bagdad.
1342
Destruction de l’église Saint Ménas du Hamra par la foule en Égypte.
1342
Incendie des églises des puits et des Vierges à Hamra.
1344
Conversion forcée des juifs de Bagdad.
1354
Vague de violence anti-chrétienne en Égypte provoquée par des prédicateurs.
1355
Début des fatwas contre les coptes.
1358
Élimination presque définitive des chrétiens nestoriens d’Asie Centrale par Tamerlan.
1367
Le patriarche maronite Gabriel d’Hajoula est brûlé vif à Tripoli du Liban.
1384
Pillage de la Bosnie par les Ottomans.
1386
Invasion de Tamerlan en Géorgie ; destructions d’églises et monastères, conversions forcées, prêtres brûlés ; 60 000 personnes déportées.
1387
La population de Khvabi-Khevi (Géorgie) est brûlée dans l’église.
1387
Prise de Van par Tamerlan : massacre de la population.
1389
Campagne d’exécutions de coptes relapses.
1393
Tamerlan attaque la ville assyrienne de Tikrit ; tous les habitants chrétiens sont exterminés.
1400
Invasion et pillage de la Géorgie chrétienne par Tamerlan.
1400
Les soldats arméniens défendant Sivas sont enterrés vivants. Tamerlan fait piétiner par des cavaliers un chœur d’enfant chantant des psaumes ; il n’aimait pas la musique, disent les chroniques.
1400
Prise d’Alep par Tamerlan ; pyramides de têtes.
1400
Élimination du christianisme après les passages de Tamerlan en Afghanistan.
Etc.


Ça fait beaucoup pour les adeptes d’une religion qui ne pratiquerait qu’avec répugnance un djihad physique, sont « tolérants envers les autres religions » et ne recourent à la force que « lorsque l’islam est menacé » comme le prétend ce manuel.

Pourquoi ces oublis ?

Bien sûr, des chrétiens ont pillé, tué et discriminé : ce manuel le rappelle à plusieurs reprises en mentionnant par exemple le massacre [1] et la conversion forcée des Saxons par Charlemagne.

Mais, d’une part, on ne peut dire que Jésus ait brandi l’épée ou prôné le combat qui pourrait entraîner la mort d’autrui contrairement à Mahomet et, d’autre part, le manuel approuvé par le MELS ne se gêne pas pour critiquer les chrétiens (étoile de David comme les nazis, « crois ou meurs », croisades, Charlemagne, etc.), mais on ne trouve pas de critiques des musulmans. En fait, leur religion serait pacifique, « connue pour sa tolérance » et ils représentent « sans aucun doute » la « culture la plus brillante du Moyen Âge ». Rien de moins, pendant mille ans donc.

À suivre 

Nous reviendrons sur ce manuel qui est une source intarissable de clichés et stéréotypes du prêt-à-penser politiquement correct. On comprend pourquoi il a été approuvé par le « politburo » du MELS.

La deuxième partie de cette série : Manuel d’histoire — Chrétiens tuent les hérétiques, musulmans apportent culture raffinée, pacifique et prospère en Espagne






[1] Le régime nazi construisit le monument de Sachsenhain (« le bosquet saxon »), en mémoire des 4500 païens tués par Charlemagne à Verden, consistant en 4500 pierres levées décrivant une double ellipse dont le grand axe mesure 600 mètres.


Voir aussi

Histoire — « On a trop souvent mythifié el-Andalous »

Les chrétiens et les juifs dans l’Occident musulman

« Un Dieu, trois religions »

Manuel d’histoire agréé par le Monopole de l’Éducation du Québec : pas moins de cinquante erreurs !


Les manuels scolaires québécois d’histoire... (Attaque en règle par Christian Rioux et Magali Favre)

Histoire — Le Moyen Âge, une imposture

Cours d’histoire : « Qui croit en Dieu ? »

La Grande Noirceur, revue et corrigée

Plan de lutte contre l’hétérosexisme à l’école secondaire (en histoire, les élèves apprendront comment ont évolué les lois sur l’homosexualité depuis l’antiquité)


7 commentaires:

Anonyme a dit…

Incroyable quand même !

C'est vraiment le décervellement programmé.


L'islam tolérant ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire. Heureusement qu'il y a les copies des pages pour qu'on voit ce qu'on enseigne aux enfants !

Luc Roger a dit…



- Au point de leur imposer, en 1269, le port de la rouelle?

JLG: C'est l'Eglise qui a pris cette décision au quatrième concile du Latran, en 1215. Saint Louis a longtemps refusé de l'appliquer, notamment par souci d'intégration des juifs à la communauté nationale. Mais il a cédé, à la fin de son règne, à la pression des juifs convertis de son entourage, dont le rôle fut extrêmement néfaste.

- Ce saint roi fut, par ailleurs, celui de la construction des plus belles cathédrales: Reims, Chartres, Notre-Dame...

JLG: Pas du tout! Il n'y est pour rien. Mis à part la Sainte-Chapelle, qui n'en est pas une, les cathédrales sont uniquement l'oeuvre de l'Eglise, et non de la monarchie.

Il fut bien, en revanche, l'instigateur des dernières croisades!

JLG: Certes. Il est même remarquable que Saint Louis se soit croisé à une époque où cela se faisait de moins en moins. Les croisades sont liées à la féodalité, l'échec de celles-là annonçant déjà la fin de celle-ci. Quand il se croise, Saint Louis scandalise, il s'oppose à sa propre mère - qui mourra avant son retour. Mais, tout croisé archaïque qu'il soit, il tente de changer l'esprit de la croisade, mêlant objectifs militaires et souci de conversion religieuse. François d'Assise ne l'a pas précédé en vain en Terre sainte! Un exemple: parti avec tous les préjugés antimusulmans de l'époque, le roi de France se rend compte que ces gens-là sont des religieux, il est frappé par leur piété, il est sidéré par la bibliothèque religieuse que l'émir emporte avec lui sous sa tente, même à la guerre. Enfin, l'individu Saint Louis allait aussi chercher en Terre sainte, plus ou moins, le martyre.

Jacques Le Goff, 72 ans, professeur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), est l'un des plus grands médiévistes européens. On lui doit de nombreux ouvrages, dont Pour un autre Moyen Age, L'Imaginaire médiéval, La Naissance du purgatoire, etc.
Outre son monumental
Saint Louis, il publie ce mois-ci Une vie pour l'Histoire (entretiens avec Marc Heurgon, La Découverte), préfacé par François Furet.

Luc Roger a dit…

Jacques Le Goff, extrait article de L'EXPRESS 11/01/1996 :

Comment un roi peut-il accéder à la sainteté en commençant par lutter contre les cathares, en exécutant les préceptes de l'Inquisition et en réprimant les juifs?
JLG : Attention à ne pas verser dans l'anachronisme! Faisons un effort de compréhension de l'époque, et de mise en perspective. Les cathares? C'est davantage son père, Louis VIII, qui a lutté contre les albigeois. Louis IX a poursuivi son action, mais il ne s'est pas beaucoup intéressé au midi de la France, sur lequel régnera son frère Alphonse de Poitiers. Sa responsabilité n'est pas nulle, mais il faut donc la relativiser. L'Inquisition? D'abord, un roi si pieux ne pouvait pas aimer les hérétiques, coupables de mettre en péril aussi bien l'orthodoxie de la foi que la cohésion du royaume. Ensuite, dans la tradition chrétienne du xiiie, le roi est le bras séculier de l'Eglise dans son royaume: si celle-ci ordonne au souverain d'exécuter les sentences de ses tribunaux, celui-ci doit obéir.

- Et ses mesures antisémites?
JLG: Prenons d'abord garde aux mots: il ne s'agit pas d'antisémitisme (celui-ci n'apparaîtra qu'au xixe), mais d'un antijudaïsme, de nature essentiellement religieuse. Louis IX, profondément chrétien, n'aime pas ces juifs qui ont refusé de reconnaître le Christ. Il condamne le Talmud parce que celui-ci, à ses yeux, dit des horreurs sur Jésus et présente la Vierge comme une gourgandine! Le roi, par ailleurs, n'aime pas ces gens qui constituent un corps étranger à l'intérieur du royaume qu'il cherche à unifier. Il est vrai que Saint Louis a été déconcerté par ce problème. "Les chrétiens ont un chef, se dit-il, c'est l'évêque. Les juifs n'ont personne, je dois donc être l'évêque des juifs: les punir quand ils se comportent mal, mais aussi les protéger quand ils sont injustement attaqués..." Il reste que Saint Louis a bien été un persécuteur des juifs.

Anonyme a dit…

C'est simple on enseigne le respect de toutes les religions et cultures dans les écoles, sauf de la culture et religion majoritaires.

Didier Lefort a dit…

Entretemps en Allemagne

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=iYMM483DODs

Giselle B. a dit…

Il faut se rappeler que le contenu des manuels sont approuvés par le Ministère !

Anonyme a dit…

Bernard Lazare (juif, dreyfusard, sioniste et partisan révolutionnaire) dit qu'avant que l'Église imposât des signes distinctifs aux juifs, ceux-ci avaient l'habitude d'en porter pour se distinguer entre eux. Il suffit de connaître les principes du Talmud pour comprendre les implications d'un tel usage.